Solidarite - OS

Solidarité

Résumé: La solidarité inter cités c'est beau. L'amitié ça l'est encore plus. L'amour, ça vaut toutes les bonnes actions du monde même quand on est revêche. Pas vrai Nevers?

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Imphy regardait avec une certaine curiosité son voisin Nevers interagir avec Dijon. Non pas que voir la capitale nivernaise discuter avec la capitale bourguignonne soit nouveau ou extraordinaire mais cette fois, c’était un peu différent. Une affaire personnelle. L’imphycoise joua machinalement avec sa tresse en épi de blé, passionnée par ce petit fait divers. Les deux hommes étaient de toute façon trop pris dans la discussion pour remarquer qu’elle les fixait avec insistance. Ou peut-être qu’ils s’en fichaient.

« Je t’assure Dijon, tu n’as pas besoin d’intervenir.
- Et pourquoi pas ? C’est mon job oui ou non ?
- Oui bien sûr mais là, je peux me débrouiller seul.
- Ils ont fait des cambriolages dans la Nièvre certes mais aussi dans l’Allier, la Saône-et-Loire et le Cher. Deux départements sont sous ma responsabilité, c’est mon affaire plus que la tienne.
- Je tiens à m’en occuper.
- Pourquoi ? »

Là était la question cruciale. Pourquoi Nevers était-il si attaché à l’idée de s’occuper des deux cambrioleurs grenoblois arrêtés chez lui par ses forces de police ? Imphy fronça les sourcils, habituellement le châtain aux prunelles rougeoyantes était ravi d’expédier les délinquants et criminels loin de chez lui, histoire de désengorger son Tribunal de Grande Instance… Ils avaient quoi de particulier ceux-là à par le fait d’être prolifique ? Entre vingt et trente cambriolages en quelques mois après tout… Et puis, quand Dijon travaille ça lui évite de péter un câble. Alors quoi ?

« Je te l’ai dis, j’en ai fait une affaire personnelle.
- Mais pourquoi à la fin ?
- Je veux cette affaire. Laisse-la moi.
- … Oh très bien, ça me fera de la racaille en moins au final. Mais t'a pas intérêt à te planter ou je te garanti que tu vas le regretter longtemps.
- Merci, je serais prudent. »

Le dijonnais fixa son subordonné un moment puis parti en ronchonnant quelque chose, ne faisant pas l’un de ses réguliers scandales comme dernièrement. Son humeur devait être au doux aujourd’hui.

« Ca m’intrigue beaucoup ce que tu fais N’ver.
- Imphy ? Depuis quand tu es là… ?
- Longtemps. Alors ? »

Le neversois soupira puis se laissa lourdement tomber sur une chaise et alluma une cigarette, jetant un petit coup d’œil à Varennes-Vauzelles qui gribouillait dans son coin. Il reporta son regard sur la blonde qui attendait patiemment une réponse.

« Dijon est comme une cocotte minute, il va finir par exploser mais ça la foutrait mal si il se passait les nerfs sur Grenoble pour une affaire de ce genre.
- Tu protèges qui ?
- La région et sa réputation.
- C’est tout ?
- …C’est une affaire personnelle.
- Tu as un passif avec Grenoble ?
- Non.
- Je ne comprends pas. »

Nevers soupira longuement et passa une main lasse sur son visage. Imphy était d’une absolue discrétion alors à elle au moins, il pouvait bien dire toute la vérité. Quitte à passer pour une guimauve au cœur tendre.

« Bon, garde tout ça pour toi. C’est une affaire de solidarité à plusieurs niveaux. Varennes m’a demandé personnellement d’empêcher Dijon d’emmerder plus que de raison Grenoble par égard pour Saint-Étienne.
- Hein ? Qu’est-ce qu’il vient faire dans l’histoire lui… ?
- De ce que je sais, Saint-Étienne est l’une des rares personnes qu’on pourrait éventuellement qualifier d’ami de Varennes et c’est pour lui qu’il a voulu que j’intervienne, histoire de sauver la mise au grenoblois et qu’il puisse échapper à la furie dijonnaise. Quand à savoir le lien entre nos voisins du sud, j’en sais rien. Je suppose que Will en sait plus que moi mais ne dira rien de toute façon.
- En résumé, il a voulu protéger l’ami d’un ami et toi, tu n’as pas résisté à sa bouille d’ange, quitte à avoir Dijon sur le dos pour un moment. »

Un grognement agacé lui signifia qu’elle avait raison. Nathan soupira encore puis ferma les yeux, savourant la fumée âcre de son tube de nicotine. Vraiment, dans quoi s’était-il embarqué ? Le voilà bon pour aller faire un tour dans le sud… Enfin c’était toujours mieux que si Dijon avait fait un esclandre digne d’une diva outragée. Depuis que ses administrations, ses avions et autres occupations avaient été déléguées à Lyon, Cazaux et Bourge, le dijonnais semblait marcher sur une ligne instable. Et son caractère était encore plus explosif qu’à l’habituel. C’était crevant pour le neversois qui était l’un de ses proches collaborateurs mais cette fois, il avait lui-même choisis de se fourrer dans la panade. Pour la solidarité.

Non, pour les beaux yeux de William.

L’entrevue avec Grenoble s’était mieux passée que prévu, le pauvre avait vraiment eu l’air désolé d’apprendre ce genre de nouvelles même si le neversois lui avait assuré qu’il ne lui en voulait pas et sûrement que les autres victimes non plus. Après tout, il ne pouvait pas contrôler tout ce que faisait ses gens et encore moins hors de ses frontières. Inutile de culpabiliser donc. Evidemment, le brun lui avait demandé pourquoi ce n’était pas Dijon qui s’était occupé de ce genre de formalité puisque après tout, c’était lui le référant en la matière.

Bon l’an, mal an, Nathan avait fini par expliquer sa démarche bien qu’un peu gêné de ce déballage sentimental. Apparemment, Varennes-Vauzelles aussi était embarrassé car il s’était vite planqué derrière Nevers en rougissant comme une écolière. Et s'ils avaient froissé sans le vouloir la grande ville? Mais au contraire, l’autre avait semblé touché de cette démonstration de solidarité inattendue, affective en fait. Mais lorsqu’il demanda au blondinet s’il devait faire passer un message à Saint-Étienne de sa part, il se contenta de secouer la tête sans prononcer un mot. Le neversois était un peu étonné par cette soudaine timidité que le vauzellien montrait, son silence étant plus ou moins habituel. Le châtain avait donc demandé au nom de son ami si le stéphanois aurait la gentillesse de passer un coup de fil au blond dans les prochains jours. Requête qui devrait être facilement accepter, tant mieux.

Une fois revenu dans leur chère Bourgogne « Bin Diau qu’ça fait du bin d’êt’ de retour à la maison ! » dixit Nevers en mode paysan, le châtain pensa naturellement que William allait rentrer chez lui pour bricoler il ne savait quoi. Mais non. Le blondinet le suivit docilement jusqu’à son domicile. Nathan n’y prit pas garde, après tout il n’y avait rien d’extraordinaire à ça, par contre il sursauta lorsque son voisin le serra brusquement dans ses bras avant de lui donner un baiser vertigineux. Un peu sonné mais agréablement surpris, le chef-lieu nivernais répondit à l’invitation avec plaisir, savourant cet échange inespéré pendant de longues minutes. L’autre ne parla pas tout de suite, fixant de ses iris bicolores le visage de Nevers qui transparaissait entre les vagues blond miel de ses cheveux.

« Merci N’ver.
- Ah ?
- Pour lui, enfin eux. Merci.
- C’est rien. Solidarité inter cités et tout ça… C’est de la bonne pub pour mon image.»

Le léger sourire qui se dessina sur le minois du vauzellien lui fit chaud au cœur. Pour revoir son amant sourire, un vrai sourire joyeux même un petit, il était d’accord pour faire toute les B.A qu’on pourrait lui demander. Quoique ça risquerait d’attirer les cancans… Au moins, Imphy ne parlera pas, elle. Tant pis si les autres voulaient bavasser, cette histoire de solidarité sera parfaite pour camoufler son action bêtement affective. Mais même idiot, l’amour c’est toujours beau.

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J'avais lu l'affaire des cambrioleurs grenoblois dans le journal il y a quelques jours et ma prof d'institutions juridictionnelles l'a évoqué lorsqu'on a parlé du TGI de Nevers donc voilà XD
Bref, Dijon est toujours déprimé mais ça mis à part cette histoire n'est pas triste alléluia, je suis contente de moi x)

Au fait si un jour vous avez besoin des horaires Dijon-Tour correspondance Orléans, dite-le moi je commence à les connaître par coeur XD